Parcours d’une ligne bas-normande oubliée : Caen -> Vire

Une ligne disparue du réseau normand : Caen-Vire

Caen (préfecture du Calvados) et Vire (sous-préfecture du Calvados, au même titre que Bayeux et Lisieux) ne sont plus reliées par le train de manière directe ni de manière indirecte, ou alors avec un détour plus qu’illogique.

Histoire de la liaison directe : la première section mis en oeuvre et la section Caen – Aunay-St-Georges en 1886, puis elle est prolongée vers Vire en 1891. L’embranchement vers St-Lô au départ de Guilberville est créé en 1892. L’ensemble fut progressivement fermé, déclassé et déferré de la seconde guerre mondiale aux années 1990.

A noter qu’une liaison indirecte a elle-aussi disparue, Caen – Vire via Flers. Il ne reste aujourd’hui pour réaliser ce parcours que la liaison via Mézidon et Argentan. Ce qui place Vire à bonne distance temporelle de Caen…

Pourquoi cette sous-préfecture (Vire) n’a pas droit au chapitre comme ses 2 semblables ? La question reste entière, la réponse tient sans doute dans la « rationalisation » qu’a connu le chemin de fer ces dernières décennies. Logique de rentabilité qui a prévalu sur l’égalité d’accès des Virois aux transports publics. La ligne reste cependant visible dans le paysage, c’est ce que nous avons pu constater lors de cette randonnée préalable au périple 2011 de cyc.lt.

Préambule de la saison 2011 de cyc.lt : parcours de cette ligne oubliée

Première mise en jambe pour la 3e saison des cyclotouristes : Caen – Verson – Jurques et Vire – viaduc de la Souleuvre via la Graverie et Carville.

>> Caen – Jurques :

Le trajet de Caen à Verson, parcouru la veille pour acheminer un des protagonistes de la gare de Caen à l’étape de départ, a permis de voir la halte de Louvigny et la voie verte de Louvigny à Bretteville sur Odon, qui franchit l’Odon.

Pont sur L’Odon à Bretteville (image issue de Wikimedia Commons, sous licence GNU FDL)

Gare de Louvigny (image issue de Wikimedia Commons, sous licence GNU FDL)

Gare de Verson
Gare de Verson

Entre Verson et Mouen, le trajet est en voie verte au début, passe devant la gare de Verson avant de devenir piste cyclable dans la zone artisanale, puis chemin carossable. A partir de Mouen, l’emprise ferroviaire est totalement reprise par l’A84, jusqu’à mi-chemin de Noyers-Bocage et de Villers-Bocage où la ligne peut-être empruntée à pied, à même l’ancien ballast, les vélos n’étant pas utilisables sur ce lit de cailloux.

Ce parcours débouche sur un ancien pont-rail sur la voie communale qui relie la D675 à Montaville.

Ballast de l'ancienne voie ferrée, le long de la D675 à Parfouru sur Odon.
Ballast de l’ancienne voie ferrée, le long de la D675 à Parfouru sur Odon.
Ancien pont-rail entre Noyers-Bocage et Villers-Bocage à Parfouru sur Odon.
Ancien pont-rail entre Noyers-Bocage et Villers-Bocage à Parfouru sur Odon.

 

Villers-Bocage fut ensuite rejoint par la départementale, la gare bien visible à la sortie du bourg abrite la cantine de l’usine toute proche.

En route vers la gare d’Aunay-St-Georges, Une maison de garde-barrière est visible le long de la D6 après avoir franchi l’A84.

La gare de Villers-Bocage.
La gare de Villers-Bocage.
Maison de Garde Barrière à Villers Bocage sur la route d'Aunay Sur Odon.
Maison de Garde Barrière à Villers Bocage sur la route d’Aunay Sur Odon.

Les vestiges de la ligne dans Masioncelles-Pelvey sont visibles mais non parcourables, de même à St Georges d’Aunay où la déchetterie empêche l’accès à la plate-forme. Bien des endroits des restes de cette ligne pourraient être aménagés en voie verte.

La gare d’Aunay-St-Georges transformée en maison d’habitation possède la particularité d’abriter un ancien chateau d’eau sur lequel a été construit une maison à ossature bois.

Gare de Aunay St Georges.
Gare de Aunay St Georges.
Chateau d'eau de la gare d'Aunay St Georges aménagé en maison d'habitation
teau d’eau de la gare d’Aunay St Georges aménagé en maison d’habitation

Par les routes peu fréquentées du bocage, Jurques a pu être rejoint. Malheureusement une chaîne cassée sous la pluie croissante, nous a contraint à monter les vélos sur la voiture de manière à en faire réparer un à Vire.
La gare de Jurques ainsi que 2 maisons de garde-barrière laisse deviner la présence du chemin de fer dans cette bourgade, mais l’emprise de la ligne est peu visible, sauf quelques kilomètres en amont (direction Caen) où elle semble pouvoir être parcourue, ce que nous n’avons pas pu vérifier.

Gare de Jurques. Maison de garde-barrière à Jurques.

Maison de garde-barrière à Jurques.

>> Vire – La Souleuvre :

Une fois le vélo réparé, la voie verte de Vire à La Graverie a pu être empruntée sous une pluie presque battante, 2 maisons de garde-barrière la jouxtent. A l’arrivée à La Graverie, l’ancien quai de marchandise bien visible laisse voir l’activité la plus récente de la ligne, il précède le bâtiment voyageur de cette gare, identique à ceux d’Aunay et Jurques.

Maison de Garde Barrière sur la Voie Verte.
Maison de Garde Barrière sur la Voie Verte.
PN n°83 (La Graverie - Vire)
PN n°83 (La Graverie – Vire)
Voie Verte Vire - La Graverie
Voie Verte Vire – La Graverie

 

 

Ancien quai à La Graverie.
Ancien quai à La Graverie.
Gare de La Graverie
Gare de La Graverie
Toilettes de la gare de La Graverie.
Toilettes de la gare de La Graverie.

 

 

 

 

 

Une véloroute très bien fléchée permet de rejoindre le viaduc de la Souleuvre.

Viaduc de la Souleuvre : piles maçonnées qui soutenaient un tablier métallique.
Viaduc de la Souleuvre : piles maçonnées qui soutenaient un tablier métallique.
Maison de Garde Barrière entre La Graverie et Carville.
Maison de Garde Barrière entre La Graverie et Carville.
Maison du PN n°74 entre La Graverie et Carville.
Maison du PN n°74 entre La Graverie et Carville.

 

 

 

 

 

 

 

2 maisons de garde-barrière sont bien visibles le long de ce parcours, et au retour, la gare du Beny-Bocage-Carville a pu être bien observée le long de la D81.

Gare du Beny-Bocage-Carville.
Gare du Beny-Bocage-Carville.
Gare du Beny-Bocage-Carville (côté voies).
Gare du Beny-Bocage-Carville (côté voies).

 

 

 

 

 

 

Après être revenus à Vire et les vélos chargés sur la voiture, d’autres vestiges ont pu être observés :

La gare de Guilberville : Bâtiment Voyageur et halle marchandise :

BV de la gare de Guilberville.
BV de la gare de Guilberville.
Halle Marchandise de la gare de Guilberville.
Halle Marchandise de la gare de Guilberville.

 

 

 

 

 

 

La gare de Torigny-St-Amand à Torigny sur Vire :

Gare de Torigny-St-Amand.
Gare de Torigny-St-Amand.

 

 

 

 

 

 

L’ensemble de cette journée bien pluvieuse aura permis de se mettre bien en jambe avant le périple du mois d’août, l’ensemble du parcours peut être retrouvé sur Google Maps.

8 commentaires sur “Parcours d’une ligne bas-normande oubliée : Caen -> Vire

  1. petite précision, le tablier du pont de la souleuvre , avait été conçu par Gustave Eiffel, malheureusement démonté sans doute dans les années 1970 ( a vérifier ) et vendu a la ferraille
    j’habitais noyers-bocage , je me souviens durant mon enfance voir le train de marchandises le train de voyageurs lui ne passait déjà plus depuis longtemps, je suis née en 1953 et je ne l’ai jamais vu par contre j’entends encore mon père et ma grand-mère m’en parler.
    merci de faire ressurgir des lieux perdus a jamais, des bruits et parfums d’enfance, que des souvenirs heureux

  2. Super reportage, je me suis régalé en regardant ces belles photos témoins de l’activité passée de Caen-Vire. Tres souvent quand je fais le parcours Rennes-Bayeux en voiture, je quitte l’A 84 et j’emprunte les routes secondaires pour longer au plus prés les tracés tortueux de cette ligne qui s’affranchissait des reliefs grâce au génie de ses concepteurs. Il y a des endroits ou la nature à vraiment repris ses droits comme au passage de la D 975 juste avant St Martin des besaces! Quelle nostalgie que l’Hotel des voyageurs à l’abandon pres de la gare de St Martin des Besaces!Je n’ai pas de souvenirs de cette ligne mais étant agent SNCF et amateur de vapeur touristique, il ne faut pas beaucoup d’efforts pour « entendre » ou « voir » ces gardes-barrières tourner les manivelles, pour entendre sifflet le train qui approche…
    Merci pour ces photos

  3. Mon père était cheminot, il avait un petit jardin le long de la ligne de Vire juste après la bifur de Courseulles. (Caen)
    C’était dans les années 70, à l’époque un petit train passait le jeudi avec un wagon.
    Le conducteur s’arrétait parfois pour parler avec mon père et les autres cheminots des jardins.
    Il faisait le trajet jusqu’à Louvigny et attendait souvent au retour un certain temps pour que l’on lui ouvre la voie à la bifur de Courseulles.
    Il y a avait deux personnes à bord du petit train constitué d’un petit engin de manoeuvre et de son petit wagon qui transportait du vin si je me souviens bien.
    Le poste aiguillage a été rasé il y a une bonne dizaine d’années, l’aiguille pour vire et un bout de voie est resté jusqu’à dans les années 90.
    Aujourd’hui les petits jardins ont aussi disparu….

  4. Pas facile d’identifier cette gare. Cependant, des voies uniques à cette époque en bord de mer du Calvados, il ne doit pas y en avoir des dizaines. On va chercher.

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